« PARCE QUE NOTRE MONDE A bien BESOIN DE DANSER ! »
Les créations d’un nombre remarquable de femmes cinéastes, chorégraphes et interprètes ont été mises en valeur à l’occasion de ce rendez-vous unique en son genre au pays. Plusieurs d’entre elles étaient présentes en personne pour partager leur travail avec le public.
La grande danseuse indienne Shantala Shivalingappa qui a travaillé avec Maurice Béjart, Pina Bausch, Peter Brook et Sidi Larbi Cherkaoui a ouvert l’événement en interprétant sur la scène de l’Auditorium Roland-Arpin du Musée la courte pièce Solo qu’elle créé avec Bausch. Le documentaire Shantala que lui consacre le québécois Ezra Belotte-Cousineau a été par la suite projeté en première nord-américaine. En clôture, la réalisatrice de Rouyn-Noranda, Béatriz Mediavilla a accompagné son poétique documentaire Danse avec elles qu’elle consacre à la professeure Lynn Vaillancourt qui enseigne la danse depuis 45 ans aux élèves de l’école PRELV à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.
Les oeuvres de de Chantal Caron, l’inspirante chorégraphe de Saint-Jean-Port-Joli, des jeunes de la relève Moïa Jobin-Paré, Ariane Voineau et Josiane Bernier de Québec, des Montréalaises Ariane Boulet, Louise Lecavalier, Isabelle Hayeur, Carol Prieur, Virginie Brunelle, Katya Montaignac ont été également présentées. L’artiste visuelle et interprète new-yorkaise Jil Guyon, la cinéaste catalane Isabel Rocamora et la chorégraphe flamande Ann van den Broek figurent au nombre des têtes d’affiche de l’événement.
« LUMIÈRE SUR SHANTALA SHIVALINGAPPA » (Paris/Madras) | SPECTACLE D’OUVERTURE
« SOLO » EXTRAIT DE LA PIÈCE « NAMASYA » | SPECTACLE D’OUVERTURE
« DANSE AVEC ELLES » DE BÉATRIZ MEDIAVILLA (Rouyn-Noranda) | FILM DE CLÔTURE
« CODA » de DENIS POULAIN ET MARTINE ÉPOQUE (Montréal)
« DANSER LE PRINTEMPS À L’AUTOMNE» AVEC THIERRY THIEÛ NIANG (Paris)
« LOVE-ISM, POUR TOUS! » DE MOR SHANI (ISRAEL) ET PAUL SIXTA (Pays-Bas))
« WIDOW » DE JIL GUYON (NEW-YORK)
« LE CORPS EN MOUVEMENT ET LA CAMÉRA » AVEC ISABEL ROCAMORA (Barcelone)
« GLACE, CREVASSE ET DÉRIVE » DE CHANTAL CARON (St-Jean-Port-Joli)
« LE CERF, OU MOI QUI CÈDE À L’ESPACE » DE ARIANE BOULET (Montréal)
« THE LADY IN BLACK » DE LISA BOERSTRA (Pays-Bas)
« Parce que souvent les mots ne veulent rien dire » à la question pourquoi danser quand il y’a tant à faire ?
Depuis Londres, New York, Philadelphie, San Francisco, Montréal et Paris, le réalisateur Ezra Belotte-Cousineau suit Shantala et tente de capturer au travers de sa danse et d’entrevues, l’essence de ce personnage, discrète certes, mais animée d’une passion bouillante pour son métier et pour son prochain.
Réal : Ezra Belotte-Cousineau | Chor : Shantala Shivalingappa | 2015 | Court métrage Documentaire
La grande danseuse indienne Shantala Shivalingappa a ouvert l’événement en interprétant la courte pièce Solo qu’elle a créée avec Pina Bausch.
Réal.: Shantala Shivalingappa / Pina Bausch | Chor : Shantala Shivalingappa
« Présenté dans différents festivals, entre autres, à Montréal, Québec, Toronto et Vancouver, mais aussi La Havane, Saragosse et New York. »
À Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, existe une école de danse dirigée par la même personne depuis 45 ans, la chorégraphe Lynn Vaillancourt
Pendant un an, la cinéaste Béatriz Mediavilla s’est intégrée aux activités de PRELV pour faire émaner les particularités de cette école et les liens qui unissent les jeunes élèves entre elles.
Réal : Béatriz Mediavilla | 2014 | 89 mn : Documentaire
« … une touchante danse chantée en forme de procession funèbre en pleine nature, transfigurant rituel et tradition. »
Le Devoir (Montréal)
Le film « Lay Me Low » de Sandy Silva et de Marlene Millar a reçu le Prix Lumière par le jury présidé par Martine Époque la grande pionnière de la danse au Québec. Le jury était également composé de: Kathleya Afanador, directrice de la programmation et du contenu artistique de la plate-forme TenduTV (New-York); Josianne Desloges, journaliste et chroniqueure en arts visuels du quotidien de Québec Le Soleil; Sébastien Hudon, directeur artistique de la Bande-Vidéo de Québec; Greta Schoenberg, directrice artistique et fondatrice du San Francisco Dance Film Festival; Mor Shani, jeune chorégraphe-interprète israélien
Le jury qualifie l’œuvre comme un « film accompli dans lequel tous les éléments s’unissent avec force. Rien n’y est en trop, en surplus, en excès. La sobriété, l’efficacité des moyens choisis et l’authenticité de l’interprétation en font une œuvre unique, lumineuse et universelle. « Lay Me Low » est un film sensible et envoutant. »
Réal : Sandy Silva et Marlene Millar | 2015 | 8’
« Décorée de nombreux prestigieux prix à travers le monde, à Hollywood, Liège, Angoulême, à l’île de La Réunion (France), CODA est une véritable expérience audio-visuelle d’une rare beauté. L’oeuvre illustre la fragilité de la condition humaine. »
Le film CODA, qu’a signé le tandem formé par les pionniers de la danse à l’écran Martine Époque et Denis Poulin peut être considéré comme l’essence même de l’oeuvre d’art du 21e siècle, celle qui inondera nos musées et l’art public au cours des prochaines décennies.
Ce sont les sœurs Hourshid & Mehrshid Afrakhteh – les TwinMuse – jeunes virtuoses montréalaises d’origine iranienne, qui interprèteront des extraits du mouvement final du fameux Sacre du printemps de Stravinsky (version quatre mains au même piano).
Co-produit avec le soutien de l’Office national du film du Canada et de FAKE Digital Entertainment, ce court métrage d’animation propose une vision inédite de la danse au cinéma, grâce à son usage de technologies numériques de pointe, dont la capture du mouvement (MoCap) et le traitement de particules.
Réal.: Denis Poulin & Martine Époque | Chor.: Martine Époque & Frédérick Gravel | QC | 2014 | 11′
« Rencontre avec un chorégraphe qui fait entendre dans la danse une autre tonalité »
Ce puissant documentaire est le fruit de sept années de travail pour 20 retraités de Marseille avec le chorégraphe français Thierry Thieû Niang. Infirmières, femmes au foyer, professeurs ou médecins, âgés de 60 à 87 ans, et sans aucune expérience chorégraphique interprètent une variation du chef d’œuvre de Stravinsky Le Sacre du printemps. Le film retrace une extraordinaire expérience, empreinte d’humanité et de détermination.
Réal.: Philippe Chevallier, Denis Sneguirev | 2013 | 52’
A Québec, l’atelier du chorégraphe français Thierry Thieû Niang s’adressait à une vingtaine de personnes âgées de plus de 60 ans. L’artiste proposait une expérience de danse basée sur l’une de ses oeuvres … Du Printemps !, une libre adaptation du fameux Sacre du printemps d’Igor Stravinsky.
Jane Austen à dit : «Il y a autant de forme d’amour qu’il y a de moment dans le temps». Mais que différencie un amour d’un autre?
Le chorégraphe israélien Mor Shani s’est inspiré du livre Art of Loving (1956) d’Erich Fromm pour imaginer Love-ism, une œuvre qui cherche à comprendre les différentes formes d’amour qui unissent les êtres humains.
Il poursuit la démarche de création sous la forme d’ateliers auprès de non-danseurs. Shani, qui désire sortir la danse des studios et la rendre accessible à tous.
15 personnes ont suivi l’atelier de Mor Shani à Québec. De lumineux extraits filmés par Sixta avec les participants en atelier ont été intégrés au film présenté au public de Québec.
Réal.: Paul Sixta | Chor : Mor Shani 2013
«Haunting and wonderful.» Houston Press
Widow est la recréation filmée de la performance in situ interprétée par la new-yorkaise Jil Guyon. Son film présente le démêlage graduel du monde intérieur d’une femme. Le mystère en évolution de sa condition psychologique se dévoile petit à petit à travers un calme inquiétant, des gestes aiguisés et des émotions extrêmes. Des mouvements chorégraphiques précis émergent, avec le voile qu’étreîne la belle. Des sonorités électroniques et un silence accablant créent des tableaux changeants d’images évocatrices de son combat où elle transcende ses ruptures, ses désenchantements.
Les deux autres films “Desert Widow et “Vigil” ont été également projetés.
“Nous sommes tous des Widow” : dit Jil Guyon
Réal : Jil Guyon | Chor : Jil Guyon | Comp. Chris Becker | USA | 2013 | 11’57
« Un véritable chef-d’oeuvre »Artforum International Magazine, New-York (mars 2009) à propos d’Horizon of Exile
La Catalane Isabel Rocamora est aujourd’hui reconnue comme l’une des cinéastes de danse parmi les plus inspirés de par le monde. Dans ses films, Rocamora aborde les thèmes de la religion, du pouvoir et de la guerre, de la vieillesse, avec une acuité remarquable. Elle s’inspire de sujets délicats de notre époque pour en faire des œuvres poétiques, chargées de vérité.
Les films de cette artiste humaniste ont été produits par la BBC, Arte, Channel 3 d’Espagne; ils sont exposés dans les grands musées et les galeries d’avant-garde à Florence, Stockholm, San Francisco, La Havane et Hong Kong.
Horizon of Exile
Dans Horizon of Exile, Rocamora nous fait vivre la dure traversée du désert de deux femmes dont le mouvement intérieur nous envahit, nous trouble. Ces deux femmes originaires du Moyen-Orient quittent leur monde par désir d’émancipation. Le film questionne la condition de la femme musulmane, l’estime qu’elle se porte, et sa volonté de s’effacer. Troublant.
Réal.: Isabel Rocamora Chor.: Isabel Rocamora | UK | 2007 | 22’
Promise of Fallen Time
Un désastre s’est produit. Une femme lutte pour survivre, un homme attend la mort. Dans ce dialogue entre ces deux corps vieillissants, Promise of a Fallen Time évoque tout l’effroi qui habite celui qui se perd dans l’être aimé qui s’en va. Bien avant Haneke avec son Amour, Isabel Rocamora signait ici un grand poème sur la fin de vie d’un couple qui s’éteint. Avec délicatesse et sans flagorneries, crûment, comme elle le filme si bien.
Réal.: Isabel Rocamora Chor.: Isabel Rocamora | SP/UK | 2009 | 18′
Body of War
Isabel Rocamora ramène dans Body of War l’épreuve du combat à mains nues. On devient soldat à force de répéter des actes de violence. Elle nous rappelle par le fait même les tourments intérieurs des soldats qui imprègnent leur corps, leur psyché, tout leur être. Même si aujourd’hui les conflits sont l’oeuvre de puissantes machines, interfaces entre les belligérants, ce sont toujours les soldats qui font la guerre. Avec tendresse et à travers leurs témoignages, Body of War se veut une ode intime et brutale à l’humain derrière le soldat, et questionne l’endoctrinement, l’instrumentation de nos structures militaires. Le film a été tourné sur les lieux mêmes du débarquement de Normandie.
Réal.: Isabel Rocamora Chor.: Isabel Rocamora | UK | 2010 | 20’
«Best Screendance Short film au San Francisco Dance Film Festival 2014»«Prix du CALQ – Œuvre de l’année en Chaudière-Appalaches 2015»
Film de danse à la rencontre de la nature profonde, Glace, crevasse et dérive symbolise la vie, la mort et le temps qui nous emporte. La chorégraphe Chantal Caron de Saint-Jean-Port-Joli signe ici une œuvre d’une rare beauté, qui mystifie le bord du Fleuve Saint-Laurent où elle pratique, depuis les années 80, son art avec engagement et une totale symbiose avec la nature qui l’environne.
Réal.: Chantal Caron | Chor : Karine Gagné et Tomas Casey | 2014 | 9’42
« Une mention est décernée à « Le Cerf, ou moi qui cède à l’espace » pour l’audace dans la performance, une imagerie inspirée et une volonté de décloisonner les formes scénographiques et littéraires».
Je suis un animal. Ma frontière avec l’autre est ma peau, qui porte la profondeur de mes relations. Ma nudité est ombre et lumière. Ma solitude est une plaine bruyante, un champ de neige à braver seul ou une boîte noire des lumières d’un Noël passé. Les paysages de mon intimité sont chauds et froids, pleins et vides, clairs et obscurs. Tous ces contrastes, vecteurs de ma sensation identitaire, s’ancrent dans la lenteur d’une contemplation martelant l’urgence de courir vers l’horizon. Dans ce corps de femme exposé: la voix de l’âge mur, et celle d’une enfant de la neige et de l’électricité.
Réal.: Ariane Boulet et Andréa de Keijzer Chor.: Ariane Boulet
QC | 2011-2013 | 17’12
« Un film que tous les amoureux de la danse voudront certainement revoir plus d’une fois… »
À travers The Lady in Black, plongez dans l’univers de la chorégraphe et danseuse flamande Ann van den Broek. Ce documentaire, que lui consacre la réalisatrice néerlandaise Lisa Boerstra, la suit dans la création de sa pièce et dans les tournées internationales qu’elles enchaînent à un rythme époustouflant. Vous y découvrirez des extraits éblouissants de ses pièces, son travail de création et la relation houleuse avec les danseurs. The Lady in Black montre Van Der Broek dans toute sa force, sa douceur, sa colère et sa tendresse.
Réal : Lisa Boerstra | Chor : Ann van den Broek | NL | 2015 | 70′ | Documentaire
« Quand l’humanité et la danse ne font qu’un »
En hommage à la grande dame de la danse new-yorkaise, Cinédanse a dédié une séance à la mémoire de son talent et de sa grandeur d’âme. Deux films tournés par le réalisateur Douglas Rosenberg mettent l’artiste en valeur.
Here Now with Sally Gross De Douglas Rosenberg
Réal : Douglas Rosenberg | Chor : Sally Gross | US | 2015 | 57′
https://vimeo.com/41507391
Circling De Douglas Rosenberg
Réal : Lisa Boerstra | Chor : Sally Gross | US | 2012 | 15′
« Prix du jury au Festival Pleins Écrans de Montréal 2016 »
Le film tisse une sorte de récit abstrait, invitant le spectateur à plonger dans l’univers brut et fragile d’une épopée symbolique où l’humain se confronte à ce qui est périssable ou immuable. Cette oeuvre de danse à l’écran est portée par une intensité immanente, où les corps-paysages se heurtent aux intempéries, se regroupent pour mieux survivre et s’apaisent, ensemble, au creux des accalmies.
Réal : Alan Lake | 2015 | 22′
“Le festival Cinédanse s’est conclu hier à Québec en décernant le premier prix Lumière à la réalisatrice Marlene Millar et à la chorégraphe Sandy Silva. Déjà salué à Cinedans Amsterdam et à l’Utah Dance Film Festival, leur court-métrage Lay Me Low déploie une touchante danse chantée en forme de procession funèbre en pleine nature, transfigurant rituel et tradition.
Les lauréates bénéficieront d’une résidence de trois semaines d’une valeur de 20 000 $ pour créer un nouveau film d’art à Québec, grâce aux organismes Spira, La Bande Vidéo et La Rotonde, le centre chorégraphique contemporain de Québec. L’oeuvre sera présentée lors de la prochaine édition de Cinédanse en 2017.”
La danse et le cinéma, deux arts où le mouvement est central, se font de l’oeil depuis les films des frères Lumière. Ils scellent toutefois leur union avec Cinédanse, qui aura lieu du 24 au 27 septembre au Musée de la civilisation (MCQ) et mettra en valeur de grands danseurs et chorégraphes d’ici et d’ailleurs.
CINÉDANSE QUÉBEC 2015 soirée d’ouverture grandiose et plus encore.
C’est ce jeudi 24 septembre 2015, à 19 h, qu’a eu lieu à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation à Québec, la soirée d’ouverture du grand événement Cinédanse Québec 2015, animée par Sébastien Diaz. Pour nous mettre dans l’ambiance de la danse on nous présente Serpentine et Between en première partie.